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samedi 30 novembre 2013

Partie 2 - Chapitre 4

Chapitre 4 : Eli.
Vous êtes vous déjà relevé franchement, convaincu de n'être sous aucun obstacle jusqu'à l'impact violent. La douleur irradie dans tous le corps comme les cercles concentriques à la surface de l'eau que l'on a troublée d'un jet de pierre. Puis quand elle s'est propagée jusqu'aux extrémités, elle revient à l'épicentre accentuée par la force du voyage. L'endroit est si douloureux que l'on en vient à perdre ses repères. Si vous avez déjà connu cette sensation, alors vous avez une petite idée de ce que je vis en ce moment.
Le contact avec la main de Stauros m'a littéralement foudroyé. L'onde de choc s'est propagée en un instant jusqu'à ma tête, m'assommant d'un terrible coup. Mon esprit a été assaillit d'un flot d'images et de sensations. Je ne parviens pas à en comprendre le sens. Serait-ce mes souvenirs ? Si oui, pourquoi me semblent-ils aussi étrangers à la vie que je suis en train de vivre ? Toutes ses images se passent dans un paysage semblable à celui dans lequel j'évolue, mais avec un décalage tel que l'on pourrait croire qu'elles sont issues d'une autre époque. J'ai bien reconnu certains lieux que je viens de traverser avec Alcinoa, mais ils sont désolés. Et puis, qui est cet homme qui passe son temps à étudier la moindre pierre comme si elle lui racontait une histoire. Soudain, je le vois se tourner vers moi, les mains souillées par la poussière qu'elles remuent. Son visage rayonne en m'arborant un gladius semblable à celui que je porte au côté. "Regarde Eli, une arme antique !" 

Je suis aspiré dans un tourbillon paradoxal. Cet homme s'adresse à moi tel un père à son fils. Se pourrait-il qu'il soit le mien ? Pourtant, aucune image ne me le montre en train de me témoigner son affection. Je le suis partout ou il se déplace, vivant sous des tentes. Mais jamais nous n'avons d'autres relations que celles concernant son activité. Sauf peut être ce rituel dans lequel nous sommes tous deux habillés d'un pyjama blanc. La veste se croise pour être retenue par une ceinture en tissu coloré. La sienne est noire tandis que la mienne orange. Chaque matin, c’est la même cérémonie. Nous prenons place sur un carré de mousse pour répéter une chorégraphie. Puis je me retrouve face à lui, tantôt en assaillant, tantôt en défenseur. Nos corps se dessinent sur le soleil levant.

Le plus étrange, c'est que toutes ces images me paraissent bien plus réelles que ce que je vis ici. J'ai peut être perdu la mémoire antérieure, mais je garde chaque souvenir depuis mon réveil près de la rivière. Quand j'ai vu mon reflet dans l'eau courante, rien ne m'évoquait la moindre sensation. L'accoutrement que je porte encore me donnait une impression de ridicule. Qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire ? Si Stauros a tenu parole, il m'a rendu une partie de ma mémoire. Pourtant rien ne semble correspondre. Les monstres qui peuplent le monde dans lequel je cherche les sens d'Alcinoa n'existent pas dans mes souvenirs, hormis peut être dans quelques vieux livres que mon père semblent m'avoir offert. Mais je me morfonds sur mon sort alors qu'elle doit être désemparée, seule et toujours affligée de la perte de quatre de ses sens. Eli, reprends toi, RÉVEILLE TOI !
Je reviens à moi en un sursaut similaire à ce que ferait quelqu'un qui reprend sa respiration après une immersion dans une eau profonde. Je cherche du regard ce qu'il y a autour de moi. Les images sont d'abord floues, nimbées d'un brouillard lumineux. Les formes se précisent petit à petit. Je tourne la tête, attiré par le contact sur mon poignet. Elle est là, à genou à mon côté, elle me tient par l'une des seules choses qu'elle perçoit, mon brassard. Elle ne se rend pas compte qu'il est souillé de mon sang. La lame de Nexus à bien faillit me priver de ma main.
- Alcinoa... Je... Je vais bien, enfin je crois.
Elle soupire et verse une larme. Je tente de me redresser, mais ma tête se met à tourner. Je sens mon esprit s'embrouiller et n'entend ses paroles que de loin.
- Reste allongé, dis moi si tu es blessé.
Encore une fois, elle fait passer mon bien-être avant le sien. Je lui murmure que je suis épuisé, couvert de traces de combat et de sang séché sans savoir s'il m'appartient ou non. Elle empoigne le bâton serti d'une pierre élémentaire et prononce quelques paroles mélodieuses, une mélopée qui projette une lueur de la pierre, m'enveloppant de la tête aux pieds. Je sens une douce chaleur me pénétrer, me revigorer petit à petit. Mes plaies se referment, disparaissent. Je parviens à me redresser sans que ma tête ne tourne. Nous sommes toujours dans le camp spartiate. Je me lève et attire Alcinoa contre moi. Dans un souffle, je la remercie. Elle doit se douter que je la serre dans mes bras car elle ne distingue pas mes brassards qui la maintiennent contre ma poitrine. Sans y réfléchir, je pose mes lèvres sur les siennes ce qui la détend. Je m'écarte juste ce qu'il faut pour que mes mains lui cueillent le visage inondé de larmes que j'espère de bonheur. Après quelques minutes de tendresse, je lui fais part qu’il nous faut partir, poursuivre notre quête. Je la sens réticente. Elle m'avoue avoir peur pour moi, que je ne devrais pas continuer à mettre ma vie en danger de la sorte. Elle m'apprend les paroles de Stauros, sa mise en garde vis à vis des dangers grandissant. Bien que je sache qu'elle ne peut le ressentir, je lui caresse le visage. Elle ferme les yeux sans doute pour imaginer ce que serait cette sensation ou peut être pour se rappeler un instant passé semblable à ce moment.
- La vie ne vaut d'être vécue que si l'on se bat pour ceux que nous aimons. Nous trouverons tes sens et nous pourrons enfin nous aimer en paix.
Elle sourit timidement mais je ressens sa peur. A moins que ce ne soit des doutes ? Je fronce les sourcils sans pour autant l'interroger. Je mets cela sur le compte de la fatigue.
Nous reprenons la route en laissant derrière nous l'armée spartiate. Le général Léonidas compte marcher vers Athènes afin de les secourir face aux invasions monstrueuses. Il souhaite débarrasser la Grèce du mal qui la gangrène sans pour autant en connaître la cause. Et si tout était lié ? Si notre venue dans ce monde en avait rompu l'équilibre ? Je suis pris d'une crainte qui me comprime le cœur. Mais je me garde bien d'en parler à Alcinoa. Je ne tiens pas à ajouter à son fardeau.
Elle évolue avec plus de facilité, surtout depuis que je porte mon nouveau bouclier dans le dos. Brassis m'a expliqué qu'il était conçu à partir de poussière de pierre élémentaire de feu, symbolisée par le triangle rouge. La légende raconte qu'il absorbe cet élément pour en transmettre la force à celui qui le porte. Même si cette histoire m'a fait sourire, le fait est qu'Alcinoa le perçoit. Avant de quitter le camp, le vieil Hypas a tenu à ce que je prenne certains objets trouvés dans le coffre que nous avons ramené après le combat contre Nexus. Je revoie encore la mine incrédule de ce vieux guerrier devant la relique qu'il a vu s'élever du coffre. Étant le seul à voir celle qui m'accompagne, je peux comprendre qu'il ait cru à un prodige. Alcinoa avait perçu le halo autour de cet objet, un morceau d'une plaque de pierre. Sans hésiter, elle l'a saisi et m'a expliqué qu'en trouvant les autres parties, nous aurions une relique élémentaire qu'il serait possible de lier à un objet pour en augmenter le pouvoir. J'ai remercié Hypas puis me suis dirigé vers le marchand pour vendre ce dont je n'avais pas besoin. Malgré son allure bourrue, il m'a souhaité bon chance pour la suite de mon périple.
Le chemin que nous suivons est plus accidenté. Nous devons longer des ravins, gravir des collines en veillant à ne pas faire trop de bruit pour ne pas attirer l'attention. Même les animaux les plus anodins, tel que les corbeaux, sont belliqueux. A plusieurs reprises, j'ai dû jouer du gladius pour nous permettre de continuer à avancer. Le soleil déclinant, je commence à avoir du mal à distinguer les formes. Alcinoa me suit sans rien dire. Je suis certain qu'elle me cache quelque chose d'important. Mais ce n'est pas ce qui me trouble le plus. Mes souvenirs se juxtaposent à ce que je regarde, trompant mes yeux. Quelque soit ce qui attire mon regard, c'est comme si je voyais les choses comme elles deviendront, des années plus tard. Et si ce portail nous avait conduits dans le passé ? Pourrais-je laisser une trace à un endroit puis la retrouver dans mes souvenirs ? Je dois lui paraître particulièrement taciturne pour qu'elle finisse par attirer mon attention.
- Il faut que tu reprennes des forces en te reposant Eli.
Elle a raison. L'effet de son bâton s'estompe, rendant mes muscles endoloris.
- Je vais chercher un abri pour que nous puissions nous arrêter quelques heures.
En suivant un contrefort rocheux, nous arrivons dans un renfoncement. Les quelques mètres de roche nous protège du vent de plus en plus froid à mesure que la nuit tombe. Derrière quelques arbustes, nous pourrons nous allonger et entendre la moindre approche. Par contre, nous serons acculés. Je ne suis pas certain de pouvoir lui offrir mieux dans l'immédiat. Elle me laisse l'installer, le dos bien calé contre un gros rocher. Puis je prends place à ses côtés. N'ayant pas envie d'attirer l'attention, je n'allume pas de feu. Je me sers contre elle pour la réchauffer. Je souris. Suis-je bête ? Étant privé de ses sens, elle ne peut pas ressentir le froid ou le chaud. Après avoir pris un léger repas dont elle a pu identifier chaque ingrédient, je ferme les yeux. Mon esprit s'embrume. Me voilà de nouveau en pyjama blanc.
Cette fois, nous ne sommes pas seuls. D'autres personnes sont avec nous, agenouillés sur le parterre de bois, tout autour. Sur les trois côtés de ce carré d'une dizaine de mètres chacun sont positionnés des personnes de tous âges. Le dernier côté ne comporte qu'un homme visiblement plus âgé. Il est le seul à porter une veste blanche sur un pantalon noir. Assis sur ses pieds, il regarde l'assistance qui attend le moindre signe de sa part. Son visage, marqué par les années, lui donne une impression de vulnérabilité. Mais, au fond de moi, je sais qu'il n'en est rien. Il désigne mon père d'un mouvement du menton, puis un autre homme habillé de la même façon. Les deux se lèvent, saluent le vieillard avant de se faire face. Après s'être également salué, ils se lancent dans un combat ou chacun tente de prendre l'avantage sur l'autre. L'adversaire de mon père parvient à le saisir par la main. Il se dégage en faisant tourner son poignet et profite du mouvement de rotation pour, à son tour, l'attraper. Les gestes des deux belligérants s'accélèrent sans qu'aucun d'eux ne prennent l'avantage. Jusqu'à ce que mon père s'abaisse et effectue un balayage. Il enchaîne en portant un coup vers le visage de l'autre mais stoppant son geste à quelques millimètres de sa pommette. Le vieillard pousse un cri. Mon père aide son concurrent à se relever. Ils se saluent, saluent le maître et vont se rasseoir à leur place.
Le rêve change. Nous sommes dans les ruines de ce qui fût une cité antique. Mon père me dit que ce que je regarde se nomme "La porte des Lionnes". Il me raconte la magnificence de ce qui fût autrefois la ville de Mycènes. Il prend un ton fiévreux en expliquant les mythes liés à ce lieu. Cette ville avait connu une période faste durant laquelle elle avait régné sans partage sur la région, puis avait été détruite. Certains expliquaient sa destruction par des causes naturelle comme un grand tremblement de terre. Mon père avait sa propre théorie, basé sur des mythes, un en particulier : celui du Basilic. Cela lui avait valu la risée de ses confrères, mais il m'en parlait avec conviction. Il décrivait ce monstre comme un mélange de molosse et de reptile. Condamné à figer dans la pierre tous ceux qui respireraient son haleine fétide. Je me souviens des cauchemars qu'il avait produit en moi. Un en particulier, dans lequel je me voyais courir dans d'étroits couloirs de pierre, poursuivit par une chose dont je ne percevais que le bruit des griffes sur le marbre du sol. Persuadé de ne pas pouvoir m'échapper, je lui faisais face dans une pièce circulaire. Le plafond était un dôme percé d'un trou par lequel on pouvait distinguer le ciel. Je me réveillais dans un cri tandis que je retenais mon souffle pour échapper aux volutes de fumée que sa gueule exhalait.
Ce souvenir devait être réellement puissant, car il me tire instantanément de mon sommeil. J'ai le visage perlé de sueur, les mains moites et tremblantes. Le fait de sentir Alcinoa lovée contre moi m'aide à remettre de l'ordre dans mes pensées. Je lui caresse les cheveux en scrutant ce qui nous entoure. L'aube pointe donnant à la moindre branche des allures effrayantes. La brume matinale ajoute à l'atmosphère lugubre. Soudain, mon oreille est attirée par un son incongru. Je me dégage lentement pour ne pas réveiller Alcinoa qui dort à poings fermés. Elle se retourne tournant le dos à ce que j’entends approcher. Je me lève en dégainant mon arme. Je prends mon bouclier et me campe solidement sur mes pieds. Mon regard détaille chaque endroit du paysage. Rien ne bouge. Hors de question d'avancer, cela la laisserait vulnérable. J'essaie de préciser l'endroit d'où vient le bruit ainsi que de l'identifier. Ce n'est pas un bruit de pas. C'est un...
Au moment où je comprends de quoi il s'agit, la chose surgit du ciel, fondant sur moi avec un cri rauque. C'est un monstre mi-femme mi-vautour, une harpie. 

Elle plonge dans ma direction avec les serres en avant. Ces griffes acérées crissent sur le métal de mon bouclier. Je tente une attaque de taille mais elle s’élève en quelques battements d’ailes. Comment atteindre un ennemi hors de portée ? Je fronces les sourcils en la voyant entonner une mélopée qui génère une sphère lumineuse entre ses pattes. Je comprends ses intentions au moment où elle s’apprête à la lancer. Elle maîtrise la glace. Je me mets en position pour parer cette attaque. Elle la balance avec une hargne rageuse qui n’a d’égale que le cri qu’Alcinoa émet :
- NON ELI ! PAS LE BOUCLIER !
Mon corps réagit bien avant que mon esprit ne percute. Je me jette sur le côté afin que mon bouclier ne reçoive pas le jet de glace. Je n’ai pas le temps d’établir une stratégie. Elle me bombarde littéralement. Des stalagmites apparaissent à chaque endroit que je quitte en plongeant, tantôt à droite, tantôt à gauche. Le dernier que j’effectue me place aux pieds d’Alcinoa. Elle est prisonnière d’une colonne de glace issue de la première attaque que j’ai esquivé. La voir ainsi figée, incapable de faire quoique se soit me met en rage. Je pousse un hurlement qui fend la prison d’Alcinoa mais surtout, qui me donne un répit. En effet, ce cri a obligé la harpie à se protéger les oreilles. C’est le laps nécessaire à me permettre de riposter. Je combats la glace par le feu, celui de ma colère. Les deux boules de feu que le lui balance font le double de la taille de mes précédentes. Mais elle est leste la garce. Elle esquive les deux projectiles aisément sans réussir à m’empêcher de libérer la tête d’Alcinoa qui aspire une grande bouffée d’oxygène. Le combat s’éternise, aucun des belligérants ne parvient à prendre l’ascendant.
- Eli… Eli… j’étouf…
Comment n’y ai-je pas pensé avant ? Bien sûr, j’ai libéré sa tête, convaincu que cela suffirait pour qu’elle respire. Seulement son cocon de glace ne permet pas à sa poitrine de se soulever. Sans parler du froid qui doit la mordre profondément, elle, une fée florale. En voyant ses yeux roulaient tandis qu’elle perd connaissance, j’hurle une nouvelle fois son prénom. La glace explose sous l’intensité du son. Alcinoa s’effondre comme une poupée de chiffon. Elle n’est pas la seule. La harpie est clouée au sol, du sang s’écoule de ses oreilles. Son regard est un savant mélange de rage et de terreur. Je saisi l’occasion pour porter une attaque dont je n’envisageais pas la portée. Sans quitter mon adversaire des yeux, ma main se tend en direction du lit de glace sur lequel est allongée ma fée. Mon poing se ferme, ce qui attire chaque éclat à moi. Dans la même seconde, mon bras effectue un mouvement circulaire pour se tendre devant celle que je hais le plus à cet instant. Elle ne comprend que trop tard ce que cela signifie. Aucun battement d’aile ne peut l’emmener hors de portée de la volée meurtrière qui lui déchire les chairs transformant les plumes en poussière noire.
Alcinoa ne respire plus que faiblement, un râle à peine audible. Elle est gelée. Je la prends dans mes bras, la serre pour transmettre ma chaleur. Sans y penser, mon corps se met à émettre une lueur diffuse. Je ne suis pas seulement capable de faire apparaître des boules de feu, je peux également modifier ma température corporelle. Il faut plusieurs longues minutes avant que l’esprit engourdi d’Alcinoa reprenne le dessus. Elle est incapable de sentir, ni la morsure du froid, ni le baiser chaleureux de ma peau qui la réchauffe. Mais son corps, bien que privé du sens du toucher, réagit conformément à mes attentes. J’ai soudain le déclic, je sais ce qui pourrait lui faire du bien.
- Alci, il faut que tu m’expliques comment me servir de ton bâton. Tu en as besoin.
Elle me sourit fébrilement. C’est la maîtrise de l’élément qui peut m’aider, m’explique-t-elle. En l’occurrence, pour ce bâton, l’eau. Il me faut sentir la pierre, mais aussi les blessures à guérir. La pierre sert de loupe, elle met en exergue chaque détail de son corps blessé. Je suis abasourdi par la douleur que cela me fait. C’est comme si je partageais son mal. Soudain la pierre se met à luire. Elle m’explique qu’elle se charge de la quantité suffisante d’énergie pour être efficace. Je vois ses yeux nimbés de larmes de douleurs suivre la lueur de la pierre devenir plus importante. Quand mon cœur ne supporte plus de la voir souffrir, la lueur se transforme en un rayon qui la recouvre. Ses yeux se ferment, son visage s’adoucit. ça fait effet, je jubile. Elle soupire, se détend, sa peau retrouve sa couleur naturelle. Elle esquisse un sourire qui me pousse à lui demander :
- Te sens-tu mieux ?
Je me rends compte trop tard de la stupidité de ma question. Elle n’est pas en mesure de ressentir quoi que se soit. Pourtant…
- Je crois que oui. Curieusement, j’ai l’impression d’être assaillie de pensées positives. Tu as donc dû me guérir en profondeur. Pas uniquement mon corps, mais mon esprit également. Stauros m’avait ruiné, maintenant, je me sens capable de t’accompagner au bout du monde.
Je relève que Stauros a bien eu une conversation privée avec elle plutôt alarmante. Ça n’est pas le moment de revenir là-dessus, je risque de gâcher l’effet du bâton. Elle me tend la main afin que je l’aide à se relever, ce que je fais. Elle me glisse dans un souffle que nous devons presser le pas car d’après Stauros, « les choses s’aggravent dans ce monde ». Je n’y tiens plus, je lâche la question « comment ça ? » Loin de l’attrister ou de l’ébranler, elle semble se libérer en me répétant mot pour mot l’échange avec lui. Je commence à avoir un sentiment étrange à son égard. Méfiance, il ne me reprendra pas à lui tendre la main. Colère, il ne dit pas tout, ce qui n’arrange pas la situation. Frustration, sentiment d’impuissance face ce que l’on ne peut maîtriser.
La nuit suivante, passé dans le village de Tégée, mes rêves se mélangent. Entre les passages dans lesquels je me bats affublé du pyjama blanc, s’intercale des moments où je plonge ma lame dans le ventre de Stauros avec délectation.


3 commentaires:

  1. AAh...Comme quoi quand tu fais quelques efforts, c'est payant! Les phrases sont plus courtes et la narration moins "compliquée"...Du coup ça se lit comme du petit lait (heu je suis pas sûr que l'expression se prête à la lecture mais bon...) Et on est pris dans les tourments intérieurs d'Eli et d'Alciona!...Heu, par contre, tout au début, c'est "vous vous êtes déjà RELEVé...Pas ER (mais c'est la seule faute que j'ai vu, promis^^)

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  2. La faute est corrigée... merci...
    Pour les phrases à rallonge, j'essaie de faire attention. Mais j'avoue qu'il peut y en avoir car je suis du genre à aimer le verbe, qu'il soit conjugué ou non d'ailleurs... ^^

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  3. Bon il a fallu le temps que je bosse un peu sur mon compte gmail, mais ça y est je peux poster mon avis ! L'histoire tient vraiment en haleine et j'ai toujours envie de connaitre la suite !!! Une fois plongé dedans, plus envie d'en sortir ! ^^

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