Chapitre 7 : Alicia.
La sonnerie du téléphone me fait sursauter. Je me suis
endormie une nouvelle fois sur le canapé. La photo de David s’affiche sur mon
écran. Il veut savoir si tout s’est bien passé. C’est légitime, mais il va me
demandé s’il peut passer et je n’en ai pas envie. Je préfère ne pas décrocher.
J’entends sa voix me laisser un message :
- Salut Ali (c’est le petit nom qu’il juge opportun de me
donner), je voudrais venir te chercher en fin de matinée pour te sortir. Un
resto puis un passage à la fête foraine, histoire de te changer les idées. Si
tu ne me rappelles pas, je passe te prendre à onze heures et demie (il
raccroche).
Me voilà prise au piège. Si je n’appelle pas, il se déplace
et si j’appelle, je le connais, il va insister jusqu'à ce que je cède. Ces
derniers temps, je ne sais pas ce qu’il a, je trouve qu’il se fait de plus en
plus pressant. Pourtant, ce ne sont pas les candidates qui manquent. Je ne
comprends pas pourquoi il continue à venir chaque semaine. Nous avons déjà
abordé le fait de refaire ma vie. Tant qu’Eli vivra, il n’y aura pas d’autre
homme dans ma vie. Je ne sais même pas si je serais en mesure d’aimer à
nouveau. Il me répète souvent dans ce cas, que je serais bien bête, que j’ai
encore tout ce qu’il faut pour rendre heureux un homme et que toutes les
épreuves que j’ai traversé me font mériter de vivre le reste de ma vie
autrement que dans le souvenir. Il me donne parfois l’impression d’être certain
que si je prenais la décision de refaire ma vie, cela serait automatiquement
avec lui. C’est vrai qu’il est beau gosse malgré ces quarante cinq ans. Il
s’entretient et il a une bonne situation. Mais je ne parviens pas à comprendre
pourquoi il me coure derrière alors qu’il pourrait avoir une femme plus jeune,
plus belle et surtout plus souriante, qui ne risque pas d’éclater en sanglot à
l’écoute d’un air de musique ou à la vue d’un objet qui fait ressortir toutes
sortes d’émotions. Allez, il faut que je me secoue, si je n’ai pas envie de
bouger, ni de sa compagnie, il faut que je lui dise. Je prends mon téléphone et
compose le numéro en appuyant sur sa photo.
- Ali, alors, comment ça s’est passé avec le prof ?
Il fait semblant de rien, comme si je n’avais pas entendu
son ultimatum. Il est sûr de lui, certain d’obtenir ma reddition. Je lui
explique en quelques mots les grosses lignes de la journée d’hier. Il marque un
temps d’arrêt quand j’aborde la recherche du professeur Stauros.
- Comment ça ? Il cherche une peur d’Eli ?
Qu’est-ce que c’est que ce gus ? Tu ne vas pas le laisser faire quand
même ?
Je fronce les sourcils en entendant ses questions. Pourquoi
souhaitait qu’il ne le fasse pas ? A moins qu’il souhaite que la thérapie
avorte. Mais oui, c’est ça, je vois clair dans son jeu dorénavant. Je mets un
terme à la communication en le remerciant pour son invitation tout en lui
affirmant que je veux rester seule et je raccroche avant qu’il ne réponde. Je
suis satisfaite de moi. J’arbore un léger sourire qui s’efface aussitôt que je
vois son visage apparaître à nouveau sur mon portable. Je décide de le couper
tout bonnement. Au moins j’aurais la paix. Mais je sais qu’il n’abandonnera pas
aussi facilement. J’ai donc trente minutes avant de le voir rappliquer ventre à
terre. Juste le temps de prendre une douche et de partir faire un tour. Je
cours jusqu'à la salle d’eau, je retire mes vêtements et me glisse sous le jet
d’eau chaude. Ça fait du bien. J’appréhende toujours de prendre une douche
car après il faut près de deux heures pour que mes cheveux sèchent. Mais quand
j’y suis, j’y resterais des heures. Seulement je n’ai pas des heures. Je me
sèche, passe un chandail et un jeans et je prends ma voiture, direction, la
campagne.
N'hésitez pas à faire vos remarques... c'est à travers les commentaires des uns et des autres que l'on progresse...
RépondreSupprimerHé,hé, bien! On devine facilement les intentions de ce David...Attention -toujours- aux "cela" (:"Mais oui, c'est CELA...") et revoyez cher ami la conjugaison du verbe "courir": il me "court" derrière, et je "cours"...^^
RépondreSupprimerMerci pour les coquilles... comme quoi, même le meilleur des correcteurs d'orthographe laisse passer des impairs...
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