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samedi 21 décembre 2013

Partie 2 - Chapitre 7

Chapitre 7 – Hector Guerreor.
Quel pitre ! Il n’est même pas capable de trouver l’université de mon fils. Ça pour venir me débiter du salami en tranche, y’a du monde. Quand je pense qu’il a marché sur le tatami avec ses chaussures. J’aurais dû le corriger. Le vieux maître Galéa Sensei m’a enseigné à ne pas relever l’insulte. Il me faut être comme l’eau, fluide. Mais certaines choses me glacent, c’est plus fort que moi…
Un accident de voiture. Comment est-ce possible ? Pourquoi Alicia ne m’a-t-elle pas prévenu ? Serait-elle également touchée ? Il faudrait que j’aille voir à l’hôpital. Mmm, non, je sais, la dernière fois, j’ai mis trois jours à rentrer. Plus moyen de me souvenir du chemin de la maison.
- « SHOMEN UCHI ». « CHUDAN TSUKI ». « MAE GERI ».
Il faut que j’extériorise. Quand mes pensées se mêlent et que je n’arrive plus à faire la part entre le vrai et le faux, rien de tel que d’exécuter des katas. Ou en étais-je ? Mycènes, ma belle… pourquoi n’as-tu pas vu venir le danger ? Comment une cité, fière comme toi, a-t-elle pu se désagréger ainsi ? Comment ça un tremblement de terre ! Pourquoi pas une éruption, non mieux encore, une météorite. Ah cher Henrich Schliemann, les confrères ne sont pas tendre avec les pionniers. Ce qui m’inquiète, c’est qu’un an après votre méa-culpa, vous passâtes de vie à trépas… Voilà pourquoi je ne lâche pas l’affaire.
Schliemann ne jurait que par la réalité de l’Iliade. Si cette œuvre retrace la réalité, alors, dieux, déesses et autres monstres fabuleux le sont également. Par conséquent, mon basilic est on ne peut plus solide. Bah, de toute façon, il y aura toujours un âne pour braire plus fort que les autres. Ce qu’il y a d’effarant avec les ânes, c’est qu’ils deviennent des moutons… De Panurges.
Si je ne peux sortir, il faut que j’appelle. Oui, mais si Alicia est aussi à l’hôpital, je n’aurais pas de réponse. Dans ce cas, je trouvais le moyen de faire revenir ce pignouf.
Je n’en reviens pas. Ne pas vouloir passer son deuxième dan alors qu’il a largement la connaissance et le temps minimum requis. Tout ça pour cette fille. Oh, bien sûr, moi aussi j’ai flirté. Pour ce que ça m’a apporté ! Un enterrement comme premier anniversaire de mariage ! Et un gamin. Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi ? Tu es tout ce qu’il me reste d’elle. Ma chère Adélaïde, si jeune, si belle. Tu voulais l’appeler éliot, je lui préférais James. Comment pouvais-je ne pas respecter ta dernière volonté ? Ton dernier souffle ?
- « Ushiro eri dori ». « Kote gaeshi ». « Shiho nage ». « Ikkyo » !
Raaahh, le passé embrouille le présent rendant le futur nébuleux. Avec un basilic, ça serait vite réglé. Un p’tit coup d’haleine pas fraîche et hop, fossilisé pour le restant de ta mort.
- Amy, tu finiras par m’avoir, c’est certain. Mais je ne m’en irais pas sans combattre. Je sais que c’est la guerre du pot de terre contre la plaque de fer. Mais laisse moi le revoir autrement qu’allongé dans ce lit relié à toute cette machinerie. Jouons ce jeu que tu détestes : dis-moi un nom et je te donne un souvenir.
Comment ça, à quoi bon ? Je veux le revoir, tu m’entends ?

2 commentaires:

  1. Belle démonstration de la lutte contre l'oubli inexorable dû à la maladie...J'aime bien le côté "entier" du personnage, ses expressions imagées^^...
    Par contre, le "pot de terre contre la plaque de fer"...Je ne connaissais pas^^

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  2. Moi non plus, mais c'est un des moyens pour tenter de montrer que le pauvre Hector a "les fils qui se touchent"...

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