Partie 5 - Chapitre 5 - Inspecteur
Kathia Labry.
Le boss
a été plus facile à convaincre que je ne l'aurais cru. À peine dix minutes de
palabres et j'avais obtenu ma planque. J'ai de suite envoyé un sms à mon
collègue. D'ordinaire, il me répond rapidement. Mais là, rien. Au début, je n'y
ai pas prêté plus attention que ça. J'ai préparé le matos, appareil photo,
lunette nocturne, amplificateur de sons et tout le reste. La journée a défilé
rapidement.
Vers 17
heures, j'ai consulté mon portable machinalement. Toujours pas de messages.
Qu'est-ce qui peut bien le retenir de la sorte, me suis-je demandée. Il est parti
en catastrophe après avoir reçu un texto, non deux. Je me suis décidée à
l'appeler en direct, quitte à me prendre une ronflée. Direct sur la messagerie.
C'est pas son genre. Un problème à la maison ? Il ne m'a pas parlé de soucis
quelconques. Si j'appelle chez lui, sa femme va vouloir des explications. Je ne
peux pas lui faire ça. Elle en a déjà bavé lors de son accident. Elle a clairement
dit que l'appel qu'elle avait reçu cette fois là, l'avait profondément
bouleversé. Depuis, je sais qu'elle est toujours inquiète de le voir partir le matin.
Je ne
vais pas aller voir le boss. Lui ne se gênerait pas d'appeler sa femme. Pour
lui, on est flic avant tout. C'est pour ça qu'il est deux fois divorcé. Ce qui n'empêche
pas ses deux ex de s'en faire pour lui. Comme quoi, le divorce n'arrange pas
tout, loin de là. Moi, je n'ai pas ce genre de soucis, je suis seule. Ce qui en
soit, n'est pas la panacée.
Nous
devons commencer notre planque à 19 heures. J'ai un peu moins de deux heures
pour lui mettre la main dessus. Sérieux, il va m'entendre de m'avoir laissé tout
gérer. Je vais aller voir Ted. Il pourra peut être me dire ou est sa voiture.
Je monte un étage pour gagner le bureau des geek. Comme toujours, ça sent le
tabac froid, la sueur et la pizza. Ted est celui que je préfère, ou plutôt,
celui qui m'énerve le moins. Son péché mignon, c'est les jeux en ligne, les mmorpg
pour les connaisseurs. Quand il ne bosse pas, il est toujours à fond dans une partie.
À l'entendre, c'est le meilleur endroit pour jouer. Pas de problème de lag ou
de freeze. Je n'y comprends pas grand chose hormis que c'est le pied de jouer
avec le matos du boulot. Les autres sont plutôt branchés sous la ceinture. À
chaque fois que je rentre dans le bureau, j'ai l'impression d'être déshabillée
du regard. Mais pas lui. En plus il ne se cache pas. Il continue à jouer jusqu'à
ce que ta demande le titille plus que son jeu.
- Ted,
j'ai besoin que tu me localises la voiture de Mike.
- Labry,
pourquoi c'est toujours moi que tu viens voir pour des trucs aussi débile.
- Parce
que t'es le meilleur.
Bien
sûr, j'ai dit ça intentionnellement. Pas parce que je le pense, mais pour les
commentaires des autres geek.
- Tu n'y
connais rien ! Sur quoi repose ton jugement ?
Et voilà.
Nous y sommes. Maintenant, je vais avoir mon info uniquement parce qu'ils
voudront me prouver que j'ai tord.
- Elle doit
être dans un parking souterrain car elle n'apparaît pas à l'écran.
- Ou
dans un tunnel du périph.
Les
réponses se suivent jusqu'à celle que j'attendais :
- Je ne
sais pas ou est sa voiture, mais avant que l'on perde le signal, il entrait
dans le parking de l'hôpital.
Bingo,
la compétition a fait décrocher Ted de sa partie et maintenant j'ai ma réponse.
- Tu comprends
maintenant pourquoi je m'adresse à toi. T'es pas le plus rapide, mais ta
réponse est nettement meilleure.
- Je
sais. Maintenant que tu as mon attention, c'est tout ce que tu voulais ? La
prochaine fois, appelle ton collègue, il te le dira sans que tu ne me dérange.
- Si je
suis là, c'est qu'il ne me répond pas.
Le froncement
de sourcils m’indique que j'ai aiguisé sa curiosité. Il s'assoit derrière son
ordi et ajuste ses lunettes, ça devient sérieux.
- Il ne
veut peut être pas être dérangé. Ce qui expliquerait pourquoi je triangule son
portable au même endroit.
- Ok Sherlock,
merci du coup de main.
Je quitte
le bureau en entendant s'élever une contestation du genre "moi aussi
j'aurais pu arriver à la même conclusion avec de meilleures explications".
Je ne relève pas. Il faut que je charge la voiture et que j’aille voir pourquoi
il est si long.
Une fois
arrivée dans le parking de l'hôpital, je tourne jusqu'à trouver sa voiture.
Personne à l'intérieur. Je me gare à proximité. Je descends. J'appelle, des
fois qu'il serait dans le coin. Pas de réponse. Qu'est-ce qu'il a bien pu venir
faire ici ?
- Réfléchit
Kat !
Je commence
à m'énerver. Je décide d'appeler son portable. Ça sonne. J'entends sa sonnerie.
Il n'y a que lui pour avoir la musique du "flic de Beverly Hills".
Je ne l'entends plus. C'est la messagerie. Je vais rappeler, dans deux minutes,
pour ne pas tomber direct en messagerie. Je fais un non de la tête afin de
rejeter une idée stupide. À moins que...
Ça y est,
je vais pouvoir tenter à nouveau. Je me rapproche malgré tout de sa voiture. Pas
de doute, la mélodie vient du coffre. Il n'est pas le genre à mettre son
portable dans le coffre.
- Il
n'est tout de même pas...
Je
refuse de terminer ma phrase. La caisse est fermée. Pas moyen de crocheter la
serrure. Je retourne à la mienne, me saisie de la manivelle du cric. Désolé,
Mike, je sais que tu aimes ta caisse, mais tu ne me laisses pas le choix.
"BLING
!"
Voilà, y
a plus qu'à déverrouiller le coffre, la manette se trouve en bas à gauche des
pédales.
- Haut
les mains ! T'as braqué la mauvaise caisse !
Je sens
son flingue entre mes omoplates.
- C'est
moi, Mike !
- Kat !
Mais t'es folle ou quoi ? T'as vu ce que t'as fait à ma vitre avant !
Je me
retourne avec la manivelle encore en main. Il est furieux et moi choquée de
voir son état.
- Qu'est-ce
qui t'es arrivé ?
- Tu
viens de me péter la vitre ! Nom d'un chien, qu'est qui t'as pris ?
- Mike,
t'es sourd ou quoi ? T'as vu dans quel état tu es ?
A ce
moment, il réalise ce que je suis en train de lui dire.
- Ah, le
sang ? On m'a frappé dans le dos. Un infirmier m'a trouvé allongé par terre. Mais
pourquoi t'as péter ma vitre ?
Je lui
dois bien une explication. Je lutte contre l'envie de le questionner sur les
circonstances.
- Tu ne
réponds pas à mes messages, ni à mes appels. J'ai retracé ta voiture et j'ai
entendu ton portable dans le coffre. Comme elle était fermée...
- Tu as
cru bon de la fracturer. Tu ne pouvais pas monter à l'accueil ? On t’aurait
renseigné.
- J'ai
cru que tu étais avec ton portable.
- Bien
sûr...
- Ben
quoi, tu ne me crois pas. Qui t'a fait ça ?
- Si je
le savais.
- T'as
été voir les caméras de surveillance ?
- Ohé,
tu parles à ton équipier. Tu sais, je suis peut être moins bon que toi, mais je
mérite ma paie.
Je lui
bourre mon coude dans le ventre gentiment. Il fait mine de souffrir le martyre.
- Alors,
ces caméras ?
- Tu vas
rire. Elles n'ont rien enregistrées, hormis ce que tu viens de faire. Quand je
t'ai vu sur les écrans, je suis descendu. Pas assez vite visiblement.
- C'est
bon, je vais de la payer la réparation. Arrête de me rabattre les oreilles avec
ça. Comment c'est possible ?
- Quoi ?
- Ben
qu'elles ne filment pas le passage ou tu te fais agresser.
- Elles
filment normalement, et d'un coup, tout est brouillé.
-
Attend, tu rigoles ?
- Je
suis des plus sérieux. La dernière chose qu'on voit, c'est la discussion que
j'ai avec Alicia Guerréor. Je reçois un appel, on la voit monter dans sa
voiture, puis plus rien.
- Encore
elle ! Décidément, à chaque fois qu'il y a un problème de caméras, elle est
dans le coin.
- Je ne crois
pas qu'elle y soit pour quelque chose.
- T'es sérieux
? Elle est toujours là. Son patron se fait agresser, problème de caméras. Qui
arrive quelques minutes après : Alicia Guerréor ! Tu te fais agresser,
rebelote, problème de caméras et elle est encore là !
- Ok,
mais réfléchit ! Si elle est responsable, pourquoi apparaître à chaque fois ?
- C'est
simple : avec ton raisonnement, elle est innocente. Elle joue sur le fait que
si elle était coupable, on ne la verrait pas. Ni vu ni connu, j't'embrouille !
- Tu
insinues qu'elle se montrerait sur les caméras pour s'innocenter ? Parce que ça
serait trop prévisible de ne pas se faire voir ! C'est pervers comme
raisonnement. En plus, qu'aurait-elle à y gagner ?
-
L'assurance vie de son mari : la coquette somme de 500000€ !
- Sauf
que t'as oublié un détail.
- Lequel
?
- Elle
ne toucherait rien. Si son mari était mort sur le coup dans l'accident, elle
aurait touché. Mais là, si son mari décède après dix ans de coma, elle aurait quedal.
- Là,
c'est toi qui dois l'expliquer.
- Tu
sais les petites lignes dans les contrats d'assurance. Si tu ne les lis pas, tu
te fais baguer. Son contrat stipule qu'elle touche le dividende en cas de mort
accidentelle, de maladie, genre cancer ou autres. Mais pas en cas de rupture du
système d'assistance de vie.
- Et
pourtant elle a quand même signé pour qu'on le débranche ?
- Oui, à
cause du coup. Elle ne vit plus. Elle travaille plus que nous deux pour pouvoir
payer les soins. Alors, je te repose la question : quel serait son intérêt ?
- Faut
que je réfléchisse. On va avoir du temps.
- T'as
l'accord pour la planque ?
- Tu ne
m'as pas laissé négocier avec le boss pour rien.
- Je prends
une chemise dans mon coffre, et on y va.
Je
savais que Mike ne laisserait pas sa voiture dans cet état, dans ce parking.
Nous avons pris chacun notre voiture, étape au garage de monsieur. Heureusement
qu'il connaît bien le patron, je m'en sortirais qu'avec le minimum. Une fois
dans ma voiture, nous avons pris la direction de l'hôtel. Nous nous sommes
garés sur le parking, entre deux voitures, pile au bon angle pour voir arriver
notre proie. Mike n'avait pas eu le temps de passer chez lui pour prendre du
café et de quoi manger. Du coup, il veut appeler sa femme pour ne pas qu'elle
s'inquiète.
- Allô,
chérie, écoute, je dois...
-
Bonsoir Inspecteur Égala. Désolé, votre femme ne peut pas vous répondre.
Ah noon, on ne touche pas à ma...Heu, à la femme de l'inspecteur Egala!! S'i ouplait...
RépondreSupprimerSinon encore des fautes...'faudrait vraiment que tu relises plus sérieusement ton texte...En plus, je crois qu'on parle de geek et pas de deek, non?